« Je ne suis pas le ministre des comptes » proclamait Nicole Questiaux, éphémère ministre d’Etat de Tonton en charge de la solidarité nationale, au moment de donner hardiment les premiers coups de pioche du trou de la sécu, signifiant ainsi le mépris socialiste pour les questions financières. Chacun sait en effet que faire de l’argent est affaire de droite et que la gauche n’est là que pour dépenser.
Dans la droite ligne du parti de la rue de Solférino, Pierre Ménard n’a pas jugé utile de confier la responsabilité des finances municipales à un maire adjoint, un simple conseiller délégué suffit à la supervision de ces tâches subalternes et pour tout dire fort ennuyeuses pour un homme de gauche.
Daniel Serant, tout auréolé de sa stature de professeur émérite de l’université, nous délivra lors du dernier conseil municipal un très docte et très pédagogique message sur l’état des finances municipales : Comme de magnifiques courbes l’illustrent, si l’on ne prend d’énergiques mesures d’assainissement, la commune est vouée d’ici deux ou trois ans à une mise sous tutelle préfectorale compte tenu de la croissance prévisible des dépenses de fonctionnement essentiellement due à l’augmentation des charges de personnel (+8%) et à la persistance de la charge du service de la dette héritée de la municipalité sortante. Comme il est exclu d’agir sur la masse salariale – culture de gauche oblige -, il convient de chercher la solution ailleurs.
Le bon sens commande, un élève de CM2 comprendrait cela : Il est impératif d’augmenter les recettes ou de réduire les dépenses, ou les deux à la fois.
Au titre de la réduction des dépenses, deux axes de recherche s’offrent à nos dirigeants :
- Renégocier à la baisse notre contribution « voierie » à la CCVG dont le montant exagérément élevé est imputable à une politique par trop ambitieuse des sortants. Qui peut affirmer que l’état actuel des voieries de notre village traduit cet excès d’ambition ?
- Exercer un contrôle plus rigoureux de l’évolution des dépenses de fonctionnement avec un objectif de progression limitée à 3% au lieu de 5%. Si l’on ne touche pas aux dépenses de personnel qui représentent plus de 50% du budget et progressent de 8%, où trouverons nous ces économies ?
Au titre de l’augmentation des recettes, là également deux pistes se présentent :
- Obtenir une augmentation de 1,5% à 3,5% de la dotation de solidarité de la CCVG par le biais d’une limitation du coût de la pataugeoire à trente patates (tiens, on ne parle plus de s’opposer à cette mare aux canards ?). Nul doute que dans une communauté de communes composée de quatre municipalités de droite et d’une de gauche, celle ci se fera sans difficulté subventionner par celles là.
- Enfin, last but not least compte tenu du contexte, le dernier levier, le seul que nos élus peuvent manœuvrer librement et de tous temps le préféré des socialistes car le plus conforme à leur dialectique, est le levier fiscal. Il suffit d’augmenter les impôts ! C.Q.F.D.!
Chaponost se situe à la 5ème position parmi les communes du Rhône classées de la plus faible à la plus forte pression fiscale. Cette situation est totalement anormale et fort regrettable. Nos nouveaux élus vont donc s'attacher à partir de l’an prochain à opérer le redressement fiscal qui s’impose.
Dès 2009 par conséquent, les taux de prélèvement seront augmentés, et pas dans des proportions homéopathiques :
+ 20% à 23% pour la taxe d’habitation !
+ 35% à 40% pour la taxe sur le foncier bâti !
Jean Charles Kohlhaas tenta bien, endossant la blouse grise du maître d’école, de nous expliquer qu’une progression de 25% d’un taux de 10% n’établissait au final celui-ci qu’à 12,5% et non à 35% comme on pourrait le penser de prime et que par conséquent la progression était quasi négligeable ; C’était nous prendre cette fois non pour des élèves de CM2 mais pour des imbéciles.
Malgré les apaisements de notre conseiller vert nous retiendrons que les taux de prélèvement évolueront de 11,34% à 13,96% pour la taxe d’habitation et de 14,36% à 20,00% pour la taxe sur le foncier bâti comme le confirma le maire. Cette progression est considérable, n’en déplaise à monsieur Kohlhaas !
Chers contribuables chaponois, comme nous l’avions envisagé à plusieurs reprises dans ces pages, il convient d’affûter nos stylos et de préparer nos chéquiers, le temps est venu d’assumer nos choix socialistes.