La sécurité d'un élu socialiste a-t-elle plus de valeur que celle de nos enfants ?
Nous sommes en droit de nous poser la question après avoir assisté, jeudi dernier, à la dernière opération de communication de nos édiles à l'occasion de la journée de la courtoisie au volant.
Nos adjoints n'ont en effet rien trouvé de plus intelligent que de se poster par petits groupes à l'heure de pointe matinale et équipés de splendides gilets jaunes aux trois accès principaux de notre village, au rond-point de la gare, à la madone et au carrefour Verdun-Devienne, pour y arrêter tous les véhicules de passage afin de rappeler à leurs conducteurs le thème officiel de la journée et des consignes de prudence et de modération de vitesse dans la traversée de notre village en zone 30.
Que cette manifestation fût à l'origine de déplaisants embouteillages aux sorties du village, imposant ainsi un retard navrant à ceux qui ne demandaient qu'à se rendre sur le lieu de leur travail, passe encore ! L'intention pouvait paraître louable et conforme à l'esprit naïf et boy-scout qui anime trop souvent nos dirigeants.
Mais nous nous étonnerons de ce que chaque groupe d'élus était accompagné de policiers municipaux chargés d'assurer la sécurité de l'opération. Car à la même heure nos charmantes têtes blondes se rendaient à l'école, privés de la protection habituelle de nos pandores trop occupés qu'ils étaient à mettre leur casquette bleue au service de l'image de l'équipe municipale.
La situation est grave ! Lorsque, pour les besoins d'une stupide opération politicienne de relations publiques, on est amené à sacrifier délibérément la sécurité des enfants des écoles et à les exposer aux dangers de la rue, c'est le signe que l'on a atteint le niveau le plus élevé sur l'échelle de Peter.
L'on comprend dès lors et l'on partage la colère et l'inquiétude manifestées auprès de mon maître ce matin sur la place du marché par quelques parents d'élèves.