Il est bien loin le temps où Pierre Menard, alors leader de l’opposition municipale, s’offusquait en conseil avec force vitupérations et effets de manchette de ce que l’on ne ménageât point aux piétons une sente réservée pour leur permettre d’accéder à la station de chemin de fer.
Notre maire est aujourd’hui dépassé par les Sepah-e Pasdaran de l’ayatollah Martel et lesdits piétons se rendent compte une nouvelle fois qu’on s’est payé leur tête. Le panneau tagué sur lequel ils avaient exprimé une ire bien compréhensible a d’ailleurs été déposé par ces gardiens de la révolution verte. C’est bien connu, la dictature ne tolère pas d’opposition, en tout cas pas d’opposition visible qui soit de nature à troubler la propagande officielle du régime.
Toujours est-il que les Chaponois qui souhaitent se rendre « pedibus cum jambis » à la gare - est-il pourtant moyen de transport plus doux ? – se heurtent à la réserve naturelle implantée là par nos obscurs mollahs pour permettre aux sauterelles, grillons, aoutats, bousiers et autres acariens de se développer durablement dans une savane dont la flore ainsi préservée d’un fauchage criminel leur assurera tout à la fois le gite et le couvert.
Pire ! Non contents de se moquer des vivants, nos سپاه پاسداران انقلاب اسلامى, se permettent, au nom de leur bible aussi verte que le saint coran de troubler la quiétude de nos morts en créant un autre insectarium dans l’enceinte même du cimetière. Cette insulte à la mémoire de nos anciens qui méritent bien le repos éternel dans un espace agréablement paysagé justifierait sans doute une sanction conforme à la charia ; une lapidation, peut être ! Il est vrai que nous savons bien que Pierre Menard et sa bande n’accordent aucune considération aux racines chaponoises.
Olivier Martel ne possède pas, loin s'en faut, le talent de Boris Vian, alias Vernon Sullivan, qui pouvait, lui, se permettre de publier à la face scandalisée de la bonne société de 1946 :
J’irai cracher sur vos tombes !