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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 17:56

 

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Mon cher ami,

 

Six ans ! Voilà déjà six longues années que vous égayez mes vieux jours de la lecture de votre gazette qui m’apporte régulièrement des nouvelles de notre cher village en Lyonnais.

 

Pouvons-nous d’ailleurs encore nommer village une agglomération qui se hérisse chaque jour un peu plus de machines de levage et de manutention affectées à la construction de nouveaux hôtels collectifs ? Qui ne progresse pas régresse, me direz-vous ? Certes, mais il semble bien que le prévôt de la cité et ses conseillers aient été pris d’une folie de bâtisseurs démesurée tant par rapport aux réels besoins des villageois que par rapport aux objectifs à long terme des plans de développement établis par le baillage et la sénéchaussée. Cette folie fut d’ailleurs sanctionnée tantôt par un défilé de protestation, jamais vu de mémoire dans ces contrées, d’un millier de citoyens criant leur ire et leur réprobation d’une braderie incohérente des autorisations de construction, et en particulier de l’édification sur la place centrale d’un temple de la culture dont l’utilité à cet endroit apparaît pour le moins douteuse, en tous cas largement contestée.

 

Je mesure avec intérêt que je ne suis pas le seul, beaucoup s’en faut, à consulter avec assiduité vos publications puisque, au cours de ces six années, près de soixante mille personnes m’ont accompagné au jour le jour dans la lecture de votre gazette, goûtant, ou non, plus de cent soixante mille fois la teneur de vos billets dont vous assumez ouvertement la fréquente fourberie.

 

Alors que la prochaine élection des échevins approche à grands pas, j’imagine  aisément que vous vous apprêtez comme vous le fîtes il y a six ans à pimenter de vos piques et sournoises interventions le débat qui s’annonce entre les candidats. A ce propos, vous ne m’entretenez pas des qualités ou défauts que présente à vos yeux ce jeune prétendant dont on me parle et qui ambitionne de succéder dans les fonctions municipales à l’occupant actuel de l’hôtel de ville qui, lui même, sollicite à nouveau les suffrages de nos concitoyens pour un nouveau mandat. Prendrez-vous parti dans cette campagne, vous qui combattez les élus actuels avec une énergie sans faille et sans cesse revigorée ?

 

On me rapporte que Monsieur Menard, quelque peu gêné par la mauvaise image que véhiculent aujourd’hui ses camarades tenants de l’égalitarisme doctrinaire et du nivellement par le bas dont il arborait jadis fièrement l’étendard, réfute désormais ses origines partisanes tout en revendiquant leur soutien associé à celui des crapauds du marais et des illuminés réfractaires à tout progrès, protecteurs obsédés de la faune et de la flore sauvages. Une telle duplicité, digne d’Ignace de Loyola et des plus brillants de ses disciples de la compagnie de Jesus, est une insulte à l’intelligence des électeurs qui ne sauraient se laisser berner par de telles manœuvres.

 

La traditionnelle trêve des confiseurs qui domine chaque année les fêtes de la nativité devrait marquer une dernière pause avant que ne soit lancée la véritable compétition qui verra dans trois mois désigné celui qui guidera pour les six prochaines années les orientations de notre cité. Je compte sur vous pour me narrer les probables péripéties que connaîtra cette période souvent féconde en anecdotes savoureuses.

 

Dans cette attente,

Je vous embrasse et demeure,

Votre

 

François Marie.

 

 

 


 

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