Nous y voilà !
Nous avions bien remarqué lors de l'adoption du budget primitif 2009 par le conseil municipal du 18 décembre 2008 que nos dirigeants comptaient consacrer d'importantes sommes à la réalisation d'études sous-traitées. L'opposition avait d'ailleurs, et pour une fois, joué son rôle et marqué son ferme désaccord, en particulier sur ce point, en ne votant pas l'adoption du projet.
Ainsi, après la mission d'audit complaisamment « commanditée » au camarade Klopfer pour 12.400 € au printemps dernier, le conseil du 29 janvier a officialisé la commande de nouveaux rapports à des bureaux d'études non encore déterminés.
- l'un, pour un montant de 40.000 €, dans le cadre de la préparation de l'agenda vingt et un. Nous apprenons en outre à cette occasion qu'un nouveau recrutement est en cours qui pèsera sur le budget frais de personnel dont la progression a été limitée à 3,00 % par notre non-adjoint aux finances ; cette fois-ci, il s'agit d'un responsable développement durable. Pauvre monsieur S., il n'a pas fini d'avaler l'indigeste pitance ménardienne. La commune est riche, ne nous privons de rien.
- Le second, pour un montant de 50.000 €, dans le cadre du projet de réaménagement et de restructuration du centre-bourg.
- Un troisième enfin, non chiffré celui-là mais élaboré concomitamment au précédent, consacré spécifiquement à la programmation du centre culturel.
La spirale est lancée et il est fort à parier, comme toujours lorsque l'on recourt à des consultants, que les conclusions desdits rapports souligneront la nécessité de recourir à de nouvelles études sur tel ou tel point avant de prendre une décision définitive ; ledit bureau d'étude se tiendra d'ailleurs et bien entendu à la disposition du conseil pour établir de nouveaux devis et de nouvelles offres de services.
Cette stratégie présente de nombreux avantages pour nos élus. Nous n'irons certes pas jusqu'à prétendre qu'elle permet de servir les copains ou de leur renvoyer l'ascenseur ; Sauf circonstances d'exceptionnelle urgence comme ce fut le cas, nous dit-on, pour le rapport Klopfer, les procédures d'appels d'offres devraient être scrupuleusement respectées, nous y veillerons. Elle permet néanmoins et tout d'abord de ne rien entreprendre dans l'immédiat tout en laissant croire que l'on agit beaucoup, elle reporte ensuite en fin de mandat, voire au début du suivant, les premières mises en œuvre, ce qui constitue un excellent argument électoral pour en solliciter la reconduction auprès d'un électeur à courte mémoire. Qu'en importe l'efficacité ou le coût, supporté au final par la collectivité sans responsabilité des élus, pourvu qu'on en touche les dividendes dans les urnes.