Le ridicule Ségolénien n’a encore jamais tué personne et, en particulier, surtout pas notre premier magistrat. Délaissant la tribune peoplienne du stade Charlety, réservée à la madone de Désirs d’avenir, pour celle du dernier numéro de Chap’Info, Pierre Menard se paie le luxe et prend la responsabilité de relancer stupidement au niveau local, et qui plus est d’attiser, le débat sur l’identité citoyenne.
Les racines n’ont pas plus de valeur aux yeux de notre bon docteur que la roupie de sansonnet ; de même l’histoire séculaire, de surcroît ante-républicaine et judéo-chrétienne, ne saurait être admise au registre des critères identitaires acceptables par cet ayatollah du melting-pot universel. Seule la culture, de gauche bien entendu, et les valeurs laïques trouvent grâce dans la dialectique étroite, obtuse et dogmatique de ce pur produit de la pensée unique socialiste.
Les mineurs polonais du Nord et leur descendants, les maçons italo-savoyards devenus entrepreneurs de bâtiment, les travailleurs espagnols et portugais ainsi que les harkis du Languedoc ou d’ailleurs ont cela de particulier, monsieur Menard, par rapport à votre notion de l’universalisme étranger, qu’ils ont accepté, eux, tout en préservant leurs propres traditions, de s’intégrer dans les us et coutumes de leur pays d’accueil. Ils connaissent, eux, et font leurs les paroles du chant de guerre de l’armée du Rhin aussi bien que les fédérés marseillais de 1792. Ils n’hésitent pas non plus, eux, à les clamer haut et fort dans les stades pour exprimer leur soutien à l’équipe nationale au lieu de les siffler comme de vulgaires ennemis de la patrie.
Nous employons ici à dessein le mot patrie qui vous gêne tant, tant il est porteur de vertus républicaines, alors que vous stigmatisez volontiers le mot nationalisme si excessif à vos yeux et synonyme de fanatisme aveugle. Vous ne voulez pas le regarder en face et l’admettre au sein de vos critères d’identité citoyenne, vous avez tort, ceux de Valmy étaient des patriotes, eux. De même, vous vous obstinez, comme vos mentors de Solférino, à réduire le débat sur l’identité à la question de l’immigration, qui n’a rien à voir, alors que le vrai et unique problème est celui de l’intégration, communauté de langue, de culture, de valeurs, d’adhésion à des règles communes et de comportement.
Alors oui, monsieur Menard, ne vous en déplaise, être l’héritier de plusieurs générations de chaponois et en être fier est une marque d’identité qui, soyez en sûr, sera appréciée de beaucoup de nos concitoyens. Cela n’est certes pas suffisant pour incarner un espoir d’alternance, mais toute histoire connaît un début, vous en conviendrez.